Le 31/07/2025
Graves anomalies à l’abattoir de Porto-Vecchio en Corse
Ce jeudi 31 juillet, L214 publie une enquête sur les conditions d’abattage des animaux à l’abattoir public de Porto-Vecchio en Corse. L’association porte plainte et demande la fermeture de l’abattoir.
Les méthodes de mise à mort des animaux enfreignent la réglementation. Ces infractions graves se produisent avec l’approbation des services vétérinaires.
Les défaillances majeures décuplent la souffrance des animaux :
L214 demande la fermeture immédiate de l’abattoir et saisit la justice d’une plainte
Les installations, les équipements et les modes opératoires ne répondant pas aux exigences réglementaires en matière de protection des animaux au moment de leur mise à mort, L214 demande la fermeture immédiate de l’abattoir de Porto-Vecchio au préfet de Corse-du-Sud (ou à son représentant).
Afin de faire condamner ces pratiques cruelles et d’empêcher qu’elles continuent, L214 porte plainte contre l’abattoir pour sévices graves et mauvais traitements. 4 h 20 d’images datées de mai à juillet 2025 ont été transmises le mercredi 30 juillet au procureur de la République du tribunal judiciaire d’Ajaccio.
Retrouvez toutes les ressources de cette enquête
dans l’espace presse.
« On va faire comme ça car il y a une commande qu’il faut respecter, mais c’est pas conforme à la réglementation »
Bien qu’ils soient sur place, les services vétérinaires de la préfecture de Corse-du-Sud ne font pas appliquer le règlement (CE) 1099/2009, laissant perdurer des souffrances évitables.
L’absence d’immobilisation appropriée des bovins et des ovins lors de l’abattage sans étourdissement est pourtant identifiée par la vétérinaire de la préfecture. Pour autant, la chaîne d’abattage n’est pas suspendue.
Dans la vidéo, elle dit au responsable de l’abattage « Là on n’est pas du tout conforme aux exigences réglementaires », avant de poursuivre : « On va faire comme ça car je comprends qu’il y a une commande qu’il faut respecter mais c’est pas conforme à la réglementation ».
Pour Bérénice Riaux, chargée des enquêtes : « Qui peut protéger les animaux des dérives des abattoirs lorsque les services censés faire respecter la réglementation sont complices des infractions ? Ils choisissent de privilégier le business au respect de la réglementation. Il faut fermer cet abattoir, faire condamner ces pratiques cruelles et réaliser un audit de tous les abattoirs en France. Mais cela ne suffit pas : pour être cohérent et sortir de ce système archaïque, le gouvernement doit amorcer un programme de végétalisation de l’alimentation favorable aux animaux, à l’environnement, et aux humains. »
7e enquête en abattoir en 12 mois : L214 réclame un audit généralisé des abattoirs
L214 a publié sept enquêtes en abattoir depuis un an. À chaque fois, les images montrent sans appel des dysfonctionnements entraînant des souffrances supplémentaires pour les animaux.
Pour dresser un état des lieux complet afin de mener des actions correctives adaptées et efficaces, L214 demande à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, un audit généralisé des abattoirs et la publication des rapports de contrôle de cet audit.
L’abattoir de Porto-Vecchio, le plus ancien de Corse
Construit en 1984, l’abattoir de Porto-Vecchio est le plus ancien de l’île. Près de 6 000 animaux provenant d’élevages corses y sont abattus chaque année. Cet établissement public appartient à la Collectivité de Corse, présidée par Gilles Simeoni. Sa gestion est assurée par le SMAC (Syndicat mixte de l'abattage en Corse) regroupant les 5 abattoirs de l’île, dirigé par Paul-Joseph Caïtucoli (président) et Pascal Bitzberger (directeur).
L’abattoir est principalement prestataire de services : les carcasses sont remises aux éleveurs, qui se chargent de la vente de la viande. La viande de veau est notamment vendue sous la marque Vitellu Di Corsica. Certaines viandes sont commercialisées dans le magasin Hyper U de Porto-Vecchio.
Contacts presse
Bérénice Riaux, chargée des enquêtes : 07 54 35 31 56
Sébastien Arsac, responsable des enquêtes : 06 17 42 96 84
Émilie Ferreira, chargée des relations presse : 06 50 35 57 48
Maître Caroline Lanty, avocate à la cour : 06 14 66 54 77
|